Illusion
L'image est toujours présente. Au ballet des trois sphères, elle observe les demi cercles qui se pavanent dans sa mémoire. Au balcon, le relief découvre une pente d'écume. Une graine d'amour s'ouvre comme une cloche de pétales en fête. Nul n'échappe au spectacle. Hier, elle pouvait sentir la pointe d'un long couteau menacer l'esclave oublié. La conscience appelle à témoin les dérives de l'ombre. Les spectres déguisent leur crime en musique d'enfance.
Dans le labyrinthe d'une ritournelle, au creux de la montagne, elle se perd dans l'ineptie des croyances. Ne plus croire, ne plus croire.
Que reste t-il après ? Tout se déverrouille. Nous oublions, nous inventons une autre sphère, un radeau pour aller et venir sur les chemins. Un crécelle dans la tête, le pied lourd et errant à la recherche d'une liane pour rebondir. Le corps se traîne dans les remous d'un vide incessant. Puis, nous nous disons que rien de tout ça n'existe. Que toutes ces chimères ne sont que des rêves. Alors, nous nous endormons, paisibles jusqu'à la prochaine dérive, jusqu'au point de rupture. Ce même point qui nous a engendré.