La chute
J'allais clopinant des panelles de rêves sur les chemins. J'y ai vu des sphinx et des chimères. Des ombres indélicates, possession à faire frémir les rémiges de mes ailes. Des paliers, des transitions, des attentes. La folie à bras le corps. J'ai cru ne jamais revenir de ces pays étrangers. La perte de tous repères. Les sens éclatés dans des carmins de sang. Puis les sirènes, leur chant infernal, mon vaisseau cahotant sur un océan déchaîné. De symboles en symboles, j'ai crié sur tous les toits mes visions assassines. Je suis descendue jusqu'au point d'origine, celui de ma conception. J'ai compris la légende de mes aïeux. La perfection de mes parents.
Tout est parfait.
De ma naissance à ma mort, un chemin clair, une strate de violence sous un manteau de douceur. Tortures de ces entités voleuses d'âme, harponnant mes rêves vers des mondes bleus et froids. J'ai bien cru mourir, ne jamais revenir. L'angoisse dans les tripes comme mille lames. J'ai hurlé dans moi, j'ai cherché la sortie, l'issue de secours. Je suis revenue, l'esprit ravagé, le corps incontrôlable. J'ai regardé la ruine, j'ai reconstitué le puzzle, les maux qui me gouvernent, je les ai dompté, j'ai appris à accepter le non contrôle, le lâcher prise. J'ai empoigné mes rêves sombres pour les chasser. Ne plus voir ou plutôt voir enfin.
Aujourd'hui, plus rien n'est vrai, l'illusion, le refuge. Une tempête, un tsunami sur mon âme, un chaos de lumière, un trou noir. Les vasques du désir vidées de leurs eaux. Inventer une vie, une forte espérance. Je sais ce que je suis.
Tout est parfait.
De ma naissance à ma mort, un chemin clair, une strate de violence sous un manteau de douceur. Tortures de ces entités voleuses d'âme, harponnant mes rêves vers des mondes bleus et froids. J'ai bien cru mourir, ne jamais revenir. L'angoisse dans les tripes comme mille lames. J'ai hurlé dans moi, j'ai cherché la sortie, l'issue de secours. Je suis revenue, l'esprit ravagé, le corps incontrôlable. J'ai regardé la ruine, j'ai reconstitué le puzzle, les maux qui me gouvernent, je les ai dompté, j'ai appris à accepter le non contrôle, le lâcher prise. J'ai empoigné mes rêves sombres pour les chasser. Ne plus voir ou plutôt voir enfin.
Aujourd'hui, plus rien n'est vrai, l'illusion, le refuge. Une tempête, un tsunami sur mon âme, un chaos de lumière, un trou noir. Les vasques du désir vidées de leurs eaux. Inventer une vie, une forte espérance. Je sais ce que je suis.