Portrait d'enfance 2

Il voulait que la matin s'étire, que sa mère le câline jusqu'au bord du jour. Mais le jour est loin, si loin de son corps devant se rendre face à l'armée de la nuit. Ces ombres sur le mur, ombre de chine et dragons affamés.

Il voulait que le brin d'herbe soit arbre, que le bout de son lit soit horizon .
Parce que l'espace confiné, lui, dévore, cloisonne.
L'ermitage d'une rivière à fleur de peau.
Parce que le bout, c'est la fin et le brin, le début.
Parce qu'il veut regarder cet être immense en devenir.

Il voulait que la ferme soit une grande ville, que la nature "cirque".
Parce que le désordre sonne comme un appel au coeur d'une chambre chaotique.

Il voulait que le navire soit en papier et vogue jusqu'à l'océan, mais la vague, une rafale s'engouffre au coeur du rêve.
Un tsunami emporte tout et le papier se disloque.
Pas de voyages, pas de traverses.

Il s'endort.