L'appel

Au firmament de l'étoile, je décompose les souches sombres. Des envies de soulever des montagnes. Des vibrations à n'en plus finir, des secrets d'alcôves que j'embrasse perpétuellement. Une infinitude de sens à définir. Je voudrais retrouver la transe des mots, du temps où les valeurs étaient miennes, du temps où la déesse me possédait, m'initiait.

Je me souviens de ces vertiges, de cette bienveillance. Une sorte de saut à l'élastique, avec une impression de mourir à chacune des portes franchies. Un lâcher-prise fatal. Je voudrais revenir vers ces bras de braise. Et pourtant, ces tourments qui me cognaient au mur des incertitudes, cette perte de tous mes repères. Un monde parallèle où tous les codes sont changés, même le langage, même les corps.

Que me reste t-il, sinon un jardin ravagé ? J'ai tout abandonné, coupé les fils, les liens. Je me suis faite jardinière, semeuse, cueilleuse en bout de chemin. Je voudrais un orgasme à nouveau, cette mort qui appelle une vie. Je voudrais avec maîtrise embrasser ma force vitale. Ces bras immenses et puissants. Je voudrais sans peur, ni angoisse me faire voyageuse de ces mondes insoupçonnables.