Couvre feu
La nuit est propice à l'épanchement linéaire. Le silence, les fumées et l'atmosphère calfeutré. Des personnages qui pénètrent les objets. Des bruits qui la journée se font muets, ces petites pollutions sonores, imperceptibles et noyées dans le chaos de la vie des éveillés. Vraiment, la nuit est particulière. Il y a l'esprit aussi, celui qui va bientôt retrouver le monde des rêves, celui qui lâche prise sans le savoir, celui qui manipule l'obscur pour forger des histoires à dormir debout. Ces bilans éphémères, ces petites morts en attente, suspendues sur le fil de deux mondes. Cet entre-deux angoissant, aspirant. Cette jonction fragile qui observe les êtres aux formes insolites.
La nuit est propice à l'épanchement de mes raisons sur mes folies, le flux m'aspire.
Noir.